Oui, je sais, je suis en retard. L’album est sorti au mois d’octobre et j’ai laissé l’hiver s’installer avant de me jeter dessus comme le mort de faim mélophile que je suis.
Pourtant à la base, rien que sur CV, Balthazar, j’achète. Le rock belge, à l’instar de ses chocolats et de ses frites n’a plus rien à prouver à personne. Girls in Hawaï, Ghinzu, Sharko, Zita Swoon et bien entendu, dEUS, les grands frères, encombrent ma discothèque depuis quinze ans et j’avoue que toute nouveauté, pour un peu qu’elle soit estampillée « qualité belge » trouve à mes yeux un écho favorable.
Balthazar avait sorti « Applause », un super premier album en 2010. Mais le problème des groupes qui sortent un super premier album, c’est le fameux virage. Comment gérer le succès et la sortie du dangereux 2ème essai ?…Tout le monde l’attend et s’extasie à l’avance, la maison de disque prépare un plan média conséquent, des tournées et des festivals, le groupe passe de la catégorie surprise à celle de grand espoir du rock mondial. Le label, surtout si c’est « une major » commence très vite à mettre une petite pression toute relative. Le groupe a souvent mis dix ans à écrire son premier album et, alors qu’il sort d’une tournée épuisante, faite essentiellement, au moins au début, de premières parties dans des salles minuscules, de bus pourris et de critiques prometteuses, on lui demande de composer le suivant. Celui de la consécration. Ou du vide absolu. Exercice périlleux sur lequel beaucoup se sont cassé les dents. Si bien qu’aujourd’hui il est devenu rare de voir un groupe parvenir à l’âge adulte (qu’on situe plus ou moins autour du 3 ou 4ème album).
Tout ça pour dire que ce « Rats » est un bijou de deuxième album. Où est-ce qu’on le situe ? Dans la famille belge bien sûr, la filiation avec les groupes précédemment cités est évidente. Mais il y a aussi du Grizzly Bear chez ces gens-là. Certains y trouveront du Radiohead, voire un chouïa de Tindersticks. Un petit bonheur belge, quoi.
http://www.youtube.com/watch?v=r1gGIh538wY
Version live de « Do not claim them anymore ». Et puis l’album sur deezer.