Un ovni. Un truc de ouf écrit en 1979, en une semaine…Un roman d’espionnage sous forme d’opérette. Un grand n’importe quoi où les protagonistes s’appellent Pepperoni, S.K.Lopp et Kebab, Un décor de guerre froide et une intrigue digne d’un San Antonio qui croiserait la route d’un film de Mocky à la sortie d’une boite de nuit. N’importe quoi culte.
En gros le pitch. Anna Maria Pepperoni, fille de Nino Pepperoni, le parrain de la mafia en Amérique tombe enceinte à Moscou d’un dissident russe du nom de Mendelbaum. Le père, question d’honneur, décide de faire venir le russe en Amérique pour épouser sa fille. Et c’est là que tout commence…N’importe quoi je vous dis.
Mandelbaum est membré comme un mulet et fait connaitre l’orgasme à toutes les filles qui l’approchent, même de loin :
« -La fille a-t’elle dit quelque chose à la vue de Mandelbaum ?
-Non, dit Lopp. Elle s’est mise à glousser.
-A la vue de Mandelbaum ?
-Oui
-Pourquoi ?
-Je ne sais pas. Apparemment, les femmes gloussent à la vue de Mandelbaum »
S.K.Lopp, le passeur, censé faire sortir Mendelbaum d’URSS, est un homo détraqué notoire du style je coupe la bite de mes amants et je la mets au frigo. Du coup, dialogues débiles et jouissifs :
“Rien à foutre, fit Lopp, noir ou blanc, un cul est un cul. D’ailleurs, j’éteins pendant.
-Et donc ?
-La nuit, tous les culs sont gris. »
Le truc continue dans un délire absolu où un terroriste arabe du nom de…Kebab détourne un avion, autre citation prémonitoire :
« En quelques années les arabes ont accompli un bond historique, qui les a propulsés du plus profond du Moyen-âge au cœur du XXème siècle. Ils sont passés du vol de chameau à la piraterie aérienne. »
Bref un grand délire, pastiche de romans d’espionnages plus sérieux, critique de tout ce qui traine en 1979, l’Amérique, l’URSS, la mafia, Israël…tout. Un joyeux gloubiboulga inconséquent en apparence, gentiment grivois, qui se lit comme un roman de gare et dont la portée dépasse largement la loufoquerie affichée. Donc culte.
Edgar Hilsenrath, Orgasme à Moscou, Editions Attila.