Maryland – Alice Winocour

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On ne savait pas grand-chose de ce Maryland avant d’y aller. Quelques bribes c’est tout, un pitch – Bodyguard sous anxiolytiques protège charmante blonde esseulée- des acteurs, le génialissime Matthias Schoenhaerts, notre Ryan Gossling à nous, enfin à eux, les Belges… Diane Kruger en blonde fatale et c’était tout. On savait que le film était une sorte de thriller malin, ambiance entre chien et loup, huis-clos stressant, un film bien angoissant qui, avec un peu de chance, nous prendrait aux tripes et ne nous lâcherait plus jusqu’au générique de fin. C’est un peu comme cela qu’on a vécu Maryland. Non pas que le scénario soit exceptionnel- Il est très bien, mais simple –mais parce que Alice Winocour, la réalisatrice, a réussi à faire de l’angoisse et de la peur son personnage principal. C’est malin, d’autant plus que la fameuse angoisse se vit à travers les yeux de Schoenhaerts le vétéran flingué, taiseux ombrageux, regard de renard affolé, blessures apparentes, mains tremblantes, dont on se demande à chaque instant s’il n’est pas au bord de la rupture. L’homme est supposé assurer la sécurité de la femme d’un riche homme d’affaires libanais. Mais il voit le danger partout, cultive une parano inquiétante et entretient le véritable malaise qui s’est installé dès les premières minutes du film. Bien sûr, sa parano n’est pas injustifiée, l’ennemi, invisible rôde autour de l’immense propriété et le film devient bientôt un huis-clos suffocant où l’attente et les nombreux silences font monter l’angoisse un peu plus à chaque instant. Alternance de musique entêtante, façon transe très noire et silences prolongés. Plans séquences, ombres qui passent dans la nuit, écran de surveillances, ralentis à la Drive (beaucoup de similitudes), dialogues courts et peu d’artifices, je vous assure que vous ne faites pas le malin quand Vincent/Schoenhaerts, flingue à la main, arpente les couloirs noirs de cette propriété décidément beaucoup trop grande pour cette blonde affolée et son gamin apeuré.

Vous l’avez compris, le pitch tient dans une boite d’allumettes. Pas grave, encore une fois, ce qui compte, c’est l’efficacité avec laquelle Alice Winocour parvient à nous tenir en alerte. Elle réussit le croisement entre Drive et le Désert des tartares…je ne savais pas que c’était possible mais je vous le recommande.

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