Donc voilà. Nous avons survécu au 21 décembre. Les Mayas ne valaient pas beaucoup mieux que Germaine Soleil et nous allons donc pouvoir continuer nos activités comme si de rien n’était. Dans quelques heures, nous nous attaquerons à 2013, qu’on nous promet éminemment anxiogène mais avant cela il va falloir regarder 2012 dans le rétroviseur.
Je propose donc, de façon unilatérale et arbitraire, un classement des cinq films, cinq livres et cinq chansons qui m’ont le plus marqué cette année. Cela n’aura bien aucun intérêt particulier que celui que j’y accorde mais allons y tout de même.
Part 1 Cinema.
Une année pauvre en ce qui me concerne.. Pas de jugement ici mais un constat. Je ne me suis pas précipité dans les salles. Il y a pas si longtemps de ça, je pouvais voir plusieurs films par semaine. Ça n’a pas été le cas cette année. La faute à quoi ? je ne sais pas…J’y ai quand même vu de belles choses. Voici en tout cas les cinq films que je garderais pour 2012
« Laurence Anyways » de Xavier Dolan.
Un film fin, très fin. Un homme qui veut changer de genre et (re)devenir celui qu’il a toujours été. Une femme. Avec Dolan, on est loin des caricatures. Melvil poupaud est sublime et ses partenaires également.
Je suis ressorti de la salle non pas ému mais en colère avec le sentiment de m’être fait avoir. Une machine implacable, impossible de ne pas se laisser embarquer par cette mécanique sans autre issue que celle vers laquelle on nous emmène. J’ai eu le sentiment qu’on me forçait la main et que Haneke était arrivé à ses fins. Oui j’étais soulagé que le personnage de Trintignant achève (ou délivre c’est selon) l’amour de sa vie. Oui c’est beau c’est sûr mais, parce que je commence à connaitre les films de Haneke, je ne peux pas m’empêcher d’y voir quelque chose d’un peu moins noble que ce qu’on en a dit. Malgré tout et de loin le film le plus marquant de l’année.
« Take shelter » de Jeff Nichols
Superbe. Ou comment la parano s’immisce au cœur d’un foyer du Middle West. Les angoisses obsessionnelles d’un américain moyen, père, mari et employé modèle. Ici c’est l’Amérique rurale et il convient de faire les choses convenablement. Un mâle américain doit protéger sa famille avant tout. Et ici le danger vient du ciel (la colère de Dieu ?). Les nuages s’avancent, lents, annonciateurs de la catastrophe à venir. Une petite métaphore de la fin du monde, RDV raté de cette fin d’année et un clin d’œil aux films catastrophes américains. L’Amérique paranoïaque majeure en proie à ses propres démons. Inquiétant et fascinant.
« Les adieux à la reine » de Benoit Jacquot
Les derniers jours de règne de Marie-Antoinette vus avec les yeux d’une demoiselle de compagnie. La fin d’un monde, le chaos au cœur du microcosme de Versailles. Quelques scènes de panique magnifiques tournées de nuit dans les couloirs du château. La meilleure fin du monde de cette année. Les courtisans sont laids et ridicules et le film absolument superbe.
« De rouille et d’os » de Jacques Audiard
La sensation annoncée de Cannes. Un peu trop de bons sentiments à mon goût, un scénario un chouia prévisible (si, si) mais quelques scènes puissantes (l’accident) et puis Mathias Shoenaerts magnifique. Acteur de l’année.
Sinon, et quoi d’autre ? Leos Carax et son « Holy Motors », ovni poétique qui frise parfois le ridicule malgré quelques belles scènes et un scénario bourré d’emprunts au « Cosmopolis » de Don De Lillo. « Camille redouble » de Noémie Lvovski. Mignon tout plein, frais et original.