Jean Echenoz – 14
Comment tout dire en peu de mots. Toute l’horreur de la première guerre mondiale à travers le destin de cinq hommes.
C’est d’abord une scène magnifique au mois d’août dans la campagne vendéenne. Un jeune homme observe le paysage du haut d’une colline dans la douceur de l’été. Et puis soudain, les cloches des villages autour de lui se mettent à sonner à l’unisson. C’est le tocsin. La guerre.
Ensuite c’est l’horreur indicible des tranchées, de la souffrance et des mutilations. Des images qu’on connait tous. C’est la solitude aussi quand ses amis s’en vont. Arcenel est isolé dans son bataillon, ses compagnons sont morts. Quelques pas en dehors de la tranchée, vers l’arrière. A la faveur d’un ravitaillement, Arcenel s’éloigne pendant quelques instants. Il se retrouve dans la forêt, presque par hasard. Il marche. Il découvre les signes du printemps et se prend à oublier la guerre. Déserteur malgré lui, il passera par les armes.
14 est un roman court, sobre et fort. A éviter les jours de brouillard quand la boue colle aux pieds.
Jean Echenoz, 14, Les éditions de minuit.