Bon, je sens que je ne vais pas être très sympa…
J’avais pourtant très envie de l’aimer ce polar. Les éditions du Caïman n’ont pas la puissance de feu de Sonatine, de Rivages noir ou de la Série Noire Gallimard. Je ne m’attendais donc pas à lire une implacable machine de guerre, mais j’espérais bien avoir trouvé un petit joyau d’originalité avec La morte des tourbières…La quatrième de couv’ laissait entrevoir une atmosphère à mi-chemin entre Twin peaks et Poupoupidou (le film de Gérald Hustache-Mathieu). Un bon polar français au cœur de l’hiver auvergnat (plutôt stéphanois d’ailleurs), des personnages attachants, une intrigue bien ficelée auraient suffi à mon bonheur mais c’est raté.
Ce n’est pas tant l’énigme et la construction de l’intrigue, qui sont plutôt classiques et donc assez réussies. Le roman se lit vite et bien. Non, ce qui me dérange réellement dans ce polar, c’est d’abord la faiblesse des dialogues. On se croirait dans un téléfilm de France 3, un épisode de Louis la brocante. Je sais, c’est méchant. Mais les échanges entre les protagonistes sont tellement convenus, caricaturaux et sages qu’ils n’en sont pas naturels du tout. J’avais parfois le sentiment de lire Les six compagnons en Bibliothèque verte…ça y est je suis très méchant. Et puis les personnages sont un peu caricaturaux, les paysans sont des bouseux, les roumains des violeurs et des tueurs, l’arabe du coin n’est pas très intégré. Enfin voilà. Des ficelles un peu grosses ,une bonne idée de départ pas totalement aboutie malgré quelques bonnes scènes et le sentiment que l’auteur n’est allé jusqu’au bout de sa noirceur. Dommage.
La morte des tourbières, JL Nogaro, les éditions du Caïman