Semaine hors du temps. Ou comment occuper, à Paris, les vacances d’hiver d’un pré-ado, au demeurant adorable.
Semaine cinéma étrange. Trois films dont je me demande encore si c’est bien moi qui les ai vus. Mais arrêtons là le snobisme étriqué et acceptons une plongée dans le monde inconnu des pré-pubères cinéphiles.
J’ai sans doute commencé par le plus dur. Moi, Mickaël Youn, je l’ai croisé il y a longtemps, quand je terminais une longue adolescence pré-adulte et qu’il se levait de bonne heure le matin sur M6. Ça s’appelait le Morning live, c’était plutôt gonflé pour l’époque et ça me faisait quand même marrer. Ensuite il y a eu le passage au cinéma. Et là, j’ai bien senti que je ne pourrais pas suivre son chemin. La Beuze, Incontrôlable, les 11 commandements, il y avait chez Youn quelque chose qui ne me parlait pas du tout même si je continuais à me marrer en écoutant « Fous ta cagoule ». J’avais trouvé un peu limite qu’il cherche à adapter Jackass à la française mais bon, je me disais que c’était moi et moi seulement qui étais décalé ou alors tout simplement en train de passer du côté vieux con des choses. C’est possible.
Vive la France, son deuxième long métrage en tant que réalisateur, « Une déclaration d’humour à la France… ». Je ne sais pas pourquoi, je me méfiais déjà.
Deux terroristes venus du Taboulistan, veulent faire connaitre leur pays en faisant sauter la Tour Eiffel. Pourquoi pas. Si c’est drôle ou au moins original. Mais ce n’est pas drôle. Et encore moins original. Mickaël Youn a vu et sans doute beaucoup aimé Borat. Au point de se transformer en Sacha Baron Cohen à la française. La même idée du petit pays de l’Est bien misogyne et rétrograde. Les mêmes blagues graveleuses au même moment, José Garcia qui s’ennuie et rejoue son rôle de Serge Benamou en Ouzbek outré. Des seconds rôles pathétiques (Isabelle Funaro !! ou Vincent Moscato…). Des blagues Carambar de cul, un propos super douteux, bref, un film absolument CONSTERNANT…
Le préféré de mon fils cette semaine.
La vraie vie des profs – Emmanuel Klotz et Albert Pereira Lazaro
Bon. Second épisode de la semaine pré-ado cinéphile. Après « Vive la France », j’étais à la fois inquiet que le voyage dans l’horreur continue et plutôt rassuré quant à l’impossibilité relative de trouver pire film que celui de la veille.
J’avais raison. La « VVDP » est un film fait pour les enfants, disons de 8 à 13 ans, qui ne triche pas avec sa cible. On sait en entrant dans la salle qu’on va suivre les aventures de petits collégiens gentils mais dissipés. On sait qu’on va s’amuser de leurs péripéties, sourire parfois et pardonner les lourdeurs et les évidences du scénario. C’est un film fait pour les enfants, avec des codes qui ne parlent pas aux parents et il suffisait de voir le sourire de mon fiston à mes côtés pour comprendre que les réalisateurs n’avaient pas raté leur objectif.
Boule et Bill – Alexandre Charlot et franck Magnier
Mercredi matin. Ma fille d’un côté, mon fils de l’autre, M&M’s en mains, quelques papas de ci de là et quelques mômes tout en écharpes et bonnets de laine. Gouttes au nez et toux grasses. Une salle immense et un peu vide. Pas de doute, on est bien chez les enfants.
Boule et Bill, c’est mon enfance, je connais. Des BD dévorées, empruntées (et parfois jamais rendues) à la bibliothèque du village.
A quoi s’attendre alors, quand le cinéma s’attaque à vos souvenirs d’enfance ?
A un chouïa de nostalgie peut-être car l’action se déroule en 1975 et que Boule aurait aujourd’hui autour de 45 ans. Les parents se baladent en 2 CV, quittent leur pavillon pour un immeuble « moderne » à étages. On retrouve, si on le veut, des images familières de notre enfance. Franck Dubosc et Marina Foïs donnent le change. Le chien fait des conneries et tout le monde s’amuse. Parents et enfants. Des bons sentiments, des blagues pour mômes. On est bien dans cette salle. T’as fini tes M&M’s ? La lumière se rallume. Remet ton écharpe, n’oublie pas ton bonnet. Papa c’était super…
La meilleure des conclusions à une semaine hors du temps.