» Bon c’est comme ça, alors. C’est une putain de tragédie du début à la fin, hein? »

Noir c’est noir. En même temps, la 4ème de couverture ne laissait rien augurer de très réjouissant …

Pike est un roman violent et totalement déprimé. Nous sommes au cœur de l’Amérique triste et sale, chez les « White trash » de Cincinnati, Ohio. Junkies, femmes battues, paumés tortionnaires d’animaux, loques humaines prêtes à tout pour un fixe, vielles prostituées au regard mort. La misère en majuscules.

Pike est un ancien truand, dealer d’héroïne, mari violent, assassin aussi, qui tente de se faire oublier dans la banlieue de Cincinnati et se fait rattraper par son passé quand sa fille est retrouvée morte dans un squat sordide.

Il n’a jamais vraiment connu cette enfant qu’il a abandonnée avec sa mère quand elle avait six ans. Sans doute en quête d’une rédemption très particulière ( à grands coups de poings et de 357 magnum), Pike se lance sur les traces de cette fille inconnue. Et ça pique un peu… » je serais vous je lâcherais la matraque, dit Rory. Il cherche quelqu’un à abattre depuis qu’il s’est levé. »

Notre anti-héros, froid comme un cadavre, remonte la piste de celui qui a précipité sa fille dans la tombe. Derrick Krieger, le flic le plus désespérément véreux et violent de l’histoire du monde…

Ça cogne, ça flingue à tout va, on ne compte plus les macabées et les litres de sang.

 » les molaires de Fleisher se font broyer comme du sucre d’orge et il gît maintenant dans la neige à vomir du sang et des dents, bouche grande ouverte. »

C’est peut-être un peu too much par moments, voire un chouïa misérabiliste mais la mécanique fonctionne. Et on se laisse entrainer dans ce duel froid et sombre.

Jusqu’à ce qu’on trouve enfin un brin d’espoir au milieu du tas d’ordures.
Pike, Benjamin Whitmer, editions Gallmeister