Un beau film pour préparer la rentrée. Une petite claque même. Que je ne suis pas le seul à avoir ressenti. Ça ne moufetait pas beaucoup à la sortie de la salle.
Grand Central, c’est la vie d’un groupe de gens précaires, à la limite de la marginalité qui vivent dans un camping, près d’une rivière, à deux pas de la centrale nucléaire. Cette centrale, omniprésente et oppressante, ils y vont tous les jours. C’est là qu’ils travaillent. A deux pas du réacteur. Exposés à des doses radioactives importantes, ils se ruinent la santé pour des salaires de misère. Ils colmatent les fuites, transportent les déchets radioactifs au rythme des alertes. Le danger est omniprésent et invisible, les accidents fréquents. L’alarme de la centrale sonne comme le tocsin. On est en guerre pour sa survie mais on n’aura jamais de médaille. Parce qu’on fait juste son travail, celui qu’EDF évite de faire. Un sale boulot.
Pourtant cette petite société parvient à vivre malgré tout. On s’aime, on se marie, on rit, on chante. Bien sûr les gens qui composent ce groupe sont des écorchés qui n’ont plus rien à perdre. Et c’est ce qui les rend encore plus sincères et touchants. Tahar Rahim, Denis Ménochet et Olivier Gourmet sont extraordinaires, Léa Seydoux tient bien son rôle de Baby doll des campings, les autres acteurs aussi sont magnifiques. La faute à Rebecca Zlotowski, jeune réalisatrice qui avait surpris son monde il y a trois avec Belle épine et qui récidive aujourd’hui de la plus belle des manières. Il y a du Jacques Audiard mais aussi du Terence Malick chez elle et le résultat, pour un deuxième film est étonnant. La photo, la direction d’acteurs, la musique, tout est parfait.
Quant à moi, je ne verrai plus les centrales nucléaires du même œil…