Connan Mockasin… elfe androgyne des antipodes, troubadour alternatif de contes de fées, celui qu’Ava appelle «La petite marionnette» – rapport à la très étrange pochette de son premier album mais aussi à sa voix de Tatayet boostée à l’hélium- revient avec un nouvel album intitulé Caramel.
Connan le pas barbare et sa pop de mauvais rêve, véritable bric à brac de sons distordus, de guitares flottantes mal accordées, un menu à priori indigeste et pourtant aussi aérien qu’addictif. Megumi the milkyway ou Faking jazz together font partie de mon All time favorite hall of fame de la vie de la mort, à tel point qu’imaginer une suite au premier album avait pour moi tout de l’entreprise casse-gueule…
Faking Jazz pour mémoire…
http://www.youtube.com/watch?v=DEb8r0altLg
Dès les premières notes de Nothing lasts forever, j’ai pourtant le sentiment d’évoluer en terrain connu. Tellement connu que je pourrais aussi bien me prélasser dans mon bain, ou trainasser sous une couette moelleuse. Ce Caramel est une douceur suspecte, un hymne à la peau de bête et au feu de cheminée. Certaines chansons pourraient servir d’intro à un inédit de Barry White. Ça transpire la sensualité à tous les étages. Sauf qu’à défaut de Barry, on a Connan et sa voix de Chipmunk malade en descente d’hormones. Extraterrestre chante l’amour… Les chansons se succèdent, langoureuses, susurrées à l’oreille, puis viennent quelques morceaux expérimentaux, façon bad trip hallucinogène jamais réellement inquiétant, quelques éléphants roses ici et là, pas plus, avant que I wanna roll with you ne vienne clore cet album moite comme une nuit d’été sans air.
C’est bizarre, presque régressif. On dirait parfois la bande son d’un film X des années 70 (à ce qu’on m’a raconté). On finit par se réveiller, un peu engourdi, par cette torpeur étrange. Le petit lutin est encore passé par là. Drôle de magicien déglingué.