Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire – Jonas Jonasson

9782258086449

Tout d’abord un conseil à Tata Monique la bienheureuse, qui se reconnaitra. « Mon fils, méfie-toi des prêtres et des gens qui ne boivent pas d’alcool. Les pires sont les prêtres qui ne boivent pas d’alcool. »

La quatrième de couv’ parlait d’un feu d’artifice. On se dit que les maisons d’édition sont toutes les mêmes, qu’il faut bien attirer le chaland, surtout en période de vaches maigres et que tout est bon dans le cochon. Il se trouve que dire de ce livre qu’il est un feu artifice est, comme le disent nos amis d’outre-Atlantique, un « understatement », une sorte de compliment au rabais. Ce roman est tout d’abord complètement dingue. Le pitch est génial. Un vieux suédois se fait la malle par la fenêtre de sa maison de retraite le jour de ses cents ans. Il n’a pas passé une heure dehors qu’il se retrouve au milieu de nulle part (c’est facile en Suède) avec une valise pleine de billets de banque qu’il vient de voler à un mafieux.

Loufoque ? Non…Ces pages sont en fait les moins barges du livre. La suite est un délire de cinq cent feuillets. La cavale rocambolesque de notre Papi Mougeaud local, ses rencontres toutes plus folles les unes que les autres (ou comment fuir avec un éléphant…), et les chapitres qui reviennent sur le passé de cet homme dont toute la vie aura été une farce à faire pâlir de jalousie tous les Forrest Gump de ce monde.

Rien n’est sérieux et surtout pas la vie semble dire le bon Allan Karlsson (c’est son nom), lui qui a flirté avec la mort des dizaines de fois, qui a sympathisé avec Truman, Staline (pendant dix minutes avant de se faire expulser vers un goulag), avec Beria, Kim Jung Il, Mao, de Gaulle, Churchill… j’en oublie. Il aura inventé la bombe atomique, désamorcé le conflit Est-Ouest du temps de Reagan et Brejnev, tout ça dans l’ombre, avec une désinvolture et un flegme tout scandinaves. Pourvu qu’on puisse boire un coup d’eau de vie, la mort pourra bien attendre. Bref, du grand n’importe quoi, façon Orgasme à Moscou d’Edgar Hilsenrath, façon Mel Brooks aussi..L’année de ses vingt-cinq ans, un cancer emporta sa mère, ce qui lui fit de la peine. Peu après, son père se noya en essayant de sauver une génisse. L’évènement affecta Julius car il aimait bien la génisse.

Une farce hilarante, une parabole optimiste qui me fait dire que les suédois quand ils sortent de l’hiver au printemps, après des mois d’hibernation alcoolisée, ont quand même deux ou trois rêves foireux à raconter. Qu’ils soient plausibles et intelligibles ou pas n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est de les raconter. Et de boire un coup après.

Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, Jonas Jonasson, éditions Pocket

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