L’extraodinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea – Romain Puértolas

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Bienvenue dans le monde de l’absurde.

Si tu aimes les histoires abracadabrantesques (RIP de Villepin), jette-toi sur ce fleuron de la littérature n’importe nawak qui ferait presque passer Orgasme à Moscou et Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire pourdes inédits de Proust. Bienvenue dans la fantaisie, dans le conte pour adultes avec morale sociale irréprochable, dans l’humour permanant, parfois potache, dans le voyage incessant, si possible dans une armoire, dans la soute à bagage d’un avion, dans la malle de la célèbre actrice Sophie Morceaux (et oui…).

C’est vrai que le titre a le mérite d’annoncer la couleur. La couverture aussi. On n’est pas chez Gallimard, Flammarion ou Stock. Ici, ça pète façon tête de gondole, façon, « On va vous la faire oublier, nous, la crise !! ». Sortez les couleurs, faites péter les rires, on a trouvé un écrivain déconneur. Il n’y a pas que la Suède qui ait le droit de se marrer avec ses auteurs. On France aussi, on sait se poiler avec un stylo, matte un peu.

Des les premières pages, ça embraye sec : Et on rigole de bon coeur avec cette histoire de fakir venu à Paris pour acheter un lit à clous chez IKEA : Un matelas à clous, c’était un peu comme un matelas à ressorts. Au bout d’un moment, ça se tassait.

Dès le premier chapitre, on sait qu’on est parti pour une histoire pas banale, sans doute légère comme l’air, qu’on va tourner les pages de ce truc sans se poser de questions et qu’on l’oubliera sans doute aussi vite qu’on l’aura lu. Procès d’intentions ? Oui sans doute un peu mais je me demande quand même comment ce roman a pu se retrouver sur les listes des nominés aux prix d’automne au même titre que Frédéric Verger et son pavé impossible à digérer. A choisir, je roule pour le fakir.

Bon. Ce fakir alors ? Pas vraiment ma came, vous l’aurez compris. Agréable, distrayant mais quand même vaguement foutage de gueule. Un jeu de mot toutes les trois lignes, un très drôle de temps en temps : Ajashatru comprit que l’un d’eux, le plus grand, s’appelait Mick Jagger-LeCoultre, une espèce de rocker avec des montres plein les poignets. Un très moyen emprunté à Laurent Ruquier le plus souvent : Le fakir ne pleura pas toutes les lames de son corps.

Une histoire improbable, absurde donc, au rythme évoquant les romans cités plus haut. Si tu aimes le grand n’importe quoi érigé en mode narratif, la déconade internationale majeure, si tu aimes changer de pays  toutes les deux heures et si possible en empruntant  les modes de locomotion les plus loufoques, si tu aimes bien ta petite morale anti-méchants (oui, les clandestins ont des vies abominables et vivent l’enfer pour atteindre nos « beaux pays » avant de se faire jeter comme des ordures ménagères et de revenir, à moins qu’ils ne meurent sur une embarcation de fortune au large de Lampeduza), si tu aimes qu’on te mette ton nez dans ton caca de nanti occidental, alors GO, allonge-toi sur un transat (au soleil ou au ski), tourne les pages de ce produit au profil ultra- marketing, que l’éditeur a parfaitement ciblé pour les fêtes.

Tu n’auras pas de problème pour le trouver, il est en TG, à la FNAC et chez LECLERC. Et n’oublie pas de remettre de la crème solaire. Ça tape au soleil.

 

L’extraodinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, Romain Puértolas, éditions Le Dilettante

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