Allons-y pour la suite. Difficile de se concentrer au milieu des « Il est né le divin enfant » version zouk que diffuse la radio (Oui, nous sommes aux Saintes. Oui je sais, cette précision n’est pas nécessaire et peut même paraître vaguement déplacée mais ma pudeur a fondu sous les assauts du rhum).
Le prix One, two, three, four du Punk is not dead est décerné cette année à Dead Wolf Club, petit combo anglais très énervé et gueulard, un peu comme les petits gars de chez Dischord quand on était jeunes et chevelus. On dirait un truc produit par Steve Albini. One two, three, four, PAN ! pas d’intro, trois accords et on bastonne. Ont failli se faire piquer la place par Fidlar, des américains encore plus bourrins et primaires mais on commençait à atteindre des doses dangereuses pour la santé.
http://www.youtube.com/watch?v=VJDmR8iHRlc
Le prix Bontempi de la musique électronique est attribué à The Braids pour le titre Ebben qui m’a fait voyager à la proue d’un brise glace (façon Kate Winslet) en direction du Pôle nord pendant des semaines. Si c’est ça, faire de la musique électronique, je veux bien me maquer avec une colonie de cyber-pingouins. Ces canadiens sont des Garcimore du clavier et cette chanson est juste extraordinaire (Il est recommandé de passer une petite laine quand même avant de l’écouter). La fin est somptueuse.
http://www.deezer.com/track/68893672
Restons au nord avec le prix Krisprolls Thordarsson de la chanson scandinave, surreprésentée cette année grâce notamment aux sorties d’albums de Sigur Ros, Emiliana Torrini ou Agnès Obel bien sûr, pour ne citer que ceux susceptibles d’être invités le dimanche chez Drucker entre Garou et Christian Clavier (non ? Ah bon…) On retrouvera Sigur Ros dans une autre catégorie plus loin, un peu plus vacharde, Agnès et Emiliana (ah Emiliana…) auraient fait bonne figure dans ce palmarès mais c’est Trentemoller (feat Marie Fisker) qui l’emporte avec son Candy Tongue tout en fjorditude décontractée, légèrement rythmée voire vaguement énervée (suivant les standards locaux).
http://www.youtube.com/watch?v=HcJCYxyphLc
Prix Sandalettes des folkeux à poils longs. Là, il y a eu match. Les folkeux pullulent et se reproduisent depuis quelques années. Aux Etats-Unis surtout, il est de bon ton de se laisser pousser la barbe et de chanter doucement sans pousser la voix, accompagné par une guitare sèche et un feu de bois. Certains font même des concours de chœurs, façon chorale à papa, ce qui donne soit du sublime, soit de l’affreux. Ça dépend des humeurs. Chefs de file de cette vague pacifiste et sensible, Grizzly Bear, qui a intégré le Top 5 de mes groupes préférés depuis quelques années et qui a sorti en 2013 une sorte de compilation bonus de Faces B dont certaines chansons ont trainé dans mon ipod sensible et délicat pendant tout l’automne. Mais aussi bon soit-il, le Grizzly s’est fait bouffer par Midlake et son album Antiphon, véritable hymne aux aisselles odorantes et autres odeurs de sandalettes en surchauffe. Un album à écouter à tous prix, sans à priori.
Allez un ti-punch et je reviens pour les derniers prix.