Parce que c’est dimanche matin, que je vais traîner en survêtement sur le canapé pendant des heures, que le soleil inonde la cuisine et que les odeurs de café flottent encore dans l’air, je me laisse glisser dans une heureuse torpeur dont la bande originale se devra d’être aussi douce qu’un savon crémeux au PH neutre. Pas de guitares agressives ce matin, pas de batterie en folie. De la douceur je vous dis.

Bienvenue à Daughter, mon coup de cœur de ces dernières semaines et cette chanson incroyable « The shallows », dont j’ai trouvé une version live magnifique sur Youtube.

Daughter, groupe anglais signé chez 4AD (souvenirs, souvenirs) emmené par la « sylvidresque » (et vaguement flabarde) Elena Tondra, donne dans la pop alternative harmonieuse et appliquée. Et, si l’ensemble qui peut parfois virer à la musique de communiants, dans un style souvent proche de London Grammar (a little bit too pop for me…), certaines chansons dont ce Shallows d’anthologie, installent le combo londonien en tête de mes charts personnels, section filles qui pourraient chanter à la messe.

Le clip, un live tourné en studio rappelle carrément la facture de Heima, le fabuleux documentaire sur Sigur Ros, tourné en 5D. Ambiance solennelle, orchestre, image magnifique et des envolées qui me laissent sans voix (on ne me demandait pas non plus de m’exprimer).

Voilà. Même si les paroles sont abominablement tristes « If you leave, When I go. You’ll find me in the Shallows” “Drown with me, drown with me in the shallows” – oui je sais ce n’est pas gai mais la voix de la sylvidre corbaque n’engageait pas de toute façon à la gaudriole – ce Shallows, loin de m’entrainer dans les profondeurs risque bien d’éclairer ma journée et de me ramener à la surface.

Allez, un dernier petit café et je bouge.