Cronenberg qui attaque Hollywood au burin (ou au lance-flammes), on était quand même curieux de voir ça .
Bienvenue dans l’envers d’un décor en carton pâte où tout est faux. Où rien n’est plus important que la façade, quitte à faire disparaître ce qui pourrait enlaidir le décor. Des acteurs en fin de parcours qui seraient prêts à tuer pour obtenir un rôle, Julianne Moore absolument fabuleuse en star vieillissante, une famille incestueuse, un gamin, vedette malheureuse d’une sitcom, génial de cynisme, absolument odieux, qui rappelle de loin ou de près, ces enfants stars qui se sont perdus dans la drogue ou le désespoir affectif. On pense à Macauley Culkin ou à Justin Bieber…
Map to the stars dresse un portrait au vitriol du monde du cinéma où rien, absolument rien n’a de valeur en dehors de la réussite apparente. Un film tendu, parfois stressant dont l’univers rappelle souvent celui de Mulholland drive de David Lynch, inquiétant, mystérieux et glaçant. On sourit pourtant parfois, d’un sourire nerveux, devant ce sommet de cynisme souligné d’humour très noir.
Hollywood est une entreprise de destruction massive, l’envers d’un miroir déformant où tout est faux (même la tronche refaite de John Cusack) par nature. Cronenberg risque de ne pas se faire que des copains avec cette attaque non dissimulée de son propre milieu mais nous, comme dirait l’autre on s’en fout et on se repaît de ce spectacle désolant et jouissif à la fois. Il y a quelque chose de pourri au royaume du carton pâte et nous, on s’en réjouit.