J’aurai quand même bien du mal à critiquer un film que j’ai traversé sourire aux lèvres de la première à la dernière minute. On pourra toujours dire (Je l’ai entendu au « Cercle » sur Canal +) que Tristesse club manque d’ambition, de rythme, de ce que vous voulez. On n‘est quand même pas obligés de courir après la palme d’or à chaque fois qu’on va au ciné…
Il y a aussi des films frais et réjouissants qui ne se prennent pas pour autre chose, humbles, bien écrits, drôles et hyper bien joués. Que demander de plus ? Oui je préfère ça au dernier (au sens propre du terme , ce serait bien) Godard. Parfois, on a seulement envie de se faire surprendre, de passer un bon moment et de se marrer, en évitant si possible les grosses machines trop calibrées et un peu étouffe-chrétien à la « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu hypocondriaque ? ». La Bande annonce laissait présager d’un ovni humoristico-loufoque dont l’inspiration se situerait à mi-chemin entre la lune et la Belgique. Une belle promesse.
« J’ai enfin une bonne nouvelle, Papa est mort ».
Tristesse club est la réunion improbable de losers charmants et singuliers qui doivent aller enterrer leur « serial fucker » de père avec lequel ils ont rompu depuis des années.
Quelques jours à part où les deux frangins – Laurent Laffite, génial encore une fois en bellâtre fauché (des kilos de Pento dans les cheveux) et cynique et Vincent Macaigne, puceau trentenaire aussi lunaire que sa tronche d’éternel endormi- se retrouvent autour de la maison de leur enfance, tombent sur une demi-sœur dont ils ignoraient l’existence, retrouvent une ancienne maitresse de leur père (Noémie Lvovski) complètement dingue en dépressive allumée, renouent avec leurs émotions de gamins et en profitent pour faire un bilan de leur vie foireuse dont tous les torts reviennent forcément à ce père qui n’est finalement peut être pas si mort que ça…
Alors en vrac. Oui, Tristesse club est vraiment une comédie réussie, décalée et fine, dont les dialogues font mouche. Oui Laurent Laffite est en train de devenir mon acteur préféré. Trop fort dans tous les styles, il a même failli me faire couler une larmichette à la fin, le con. Oui Vincent Macaigne est peut être le Pierre Richard de son époque. En tous cas, j’attends déjà avec impatience son prochain film. Oui j’ai adoré ce Tristesse club et tant pis s’il n’est pas parfait. Ce mélange d’humour, de poésie contemplative et de mélancolie, ces personnages à la marge, j’ai adoré. Et tant pis si, encore une fois j’en viens à convoquer Jarmush (époque Down by law/ Mystery Train), il y a quelque chose de familier chez Vincent Mariette, une promesse qui me donne envie de le suivre dans ses prochains voyages.
Une réponse à “Tristesse club – Vincent Mariette”
Ton article et la bande annonce font bien envie !!