Fever – The Black Keys

Black_Keys_Fever_cover

J’ai vécu, hier après-midi, sur les routes du Piémont et de la Ligurie, une sorte d’Apocalypse musicale, un long moment à oublier, qui m’a rappelé à quel point je déteste et j’ai toujours détesté la variété italienne. Mais voilà. J’étais hier dans une position tout à fait inconfortable, assis à l’avant de la voiture d’un collègue qui avait accepté avec le sourire de me déposer à l’aéroport de Nice en fin d’après-midi bien qu’il n’avait, rien, absolument rien à y faire. Il était donc entendu que la moindre des politesses consistait à ne rien tenter au niveau de l’autoradio, à laisser faire, voire à esquisser de temps à autre, un sourire de contentement à l’écoute d’un vieux tube moisi d’Eros Ramazzotti, de Gianna Nannini ou de Zucchero. Trois heures trente de civilités et de souffrances silencieuses. Tout y est passé, je n’ai pas bronché, du Lac Majeur à San Remo.

Je n’attendais rien, je n’étais pas déçu, juste vaguement pressé d’arriver à destination. C’est après San Remo donc, peu de temps avant de passer la frontière que j’ai entendu l’animateur de la radio présenter le prochain morceau. J’ai compris Black Keys, Fever, americanos. Du coup, soudain rattrapé par le fol espoir de ne pas perdre entièrement cet après-midi de terrorisme musical transalpin, j’ai tendu l’oreille tel un épagneul à l’arrêt prêt à courser le premier lapin en vue depuis des heures. Les Black Keys, jusque-là, je n’adorais pas mais j’aimais quand même quelques morceaux blues rock bien gras, bien roots, pas propres, l’excellent Psychotic girl par exemple ! Je me disais donc que les deux petits gars de l’Ohio allaient pouvoir me venger en trois minutes trente, de tous les Eros et les Gianna de la journée.

Une grosse fessée. Voilà ce que j’ai ramassé.

Fever est une daube monumentale, un sachet de soupe lyophilisée, une merde sans âme dopée au Bontempi, calibrée pour une boum de pré-ados à la recherche de sucreries. C’est vilain au-delà du raisonnable, laid jusqu’à remettre en cause l’étiquette « Bon goût original » dont on aurait pu être tenté d’affubler le groupe jusque-là. Je ne vois que de graves problèmes de trésorerie pour expliquer ce virage à 180° vers le fond des toilettes. Black keys vient de basculer du côté obscur de la pop. Affreux, affreux, impardonnablement affreux.

4 réponses à “Fever – The Black Keys”

  1. C’est vrai que c’est pas terrible dis donc…! L’appel au don permanent par dessus leur clip, c’est pour les sauver suite à cette chanson ?

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