Hunger of the pine – Alt-J

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Je n’ai jamais trop su quoi penser de Alt-J, combo pop à vocation baroque qui avait mis la sphère alterno-groovy-intello en ébullition il y a deux ans avec un premier album « An awsome wave » remarquable d’inventivité, aussi bizarre que la voix de son chanteur guitariste Joe Newman, dont on jurerait volontiers qu’il a été croisé avec un canard, genre col vert en rut. Il y avait un peu de tout dans ce premier disque, des envolées, du groove, des sons bizarres, des refrains entêtants. C’était bon. Mais comme le foie gras (de canard, bien sûr), je m’en étais lassé assez vite, écœuré par ce trop-plein de richesses que mon petit foie délicat n’avait pas su assimiler. Bref après quelques dizaines d’écoutes enthousiastes, l’album était passé du côté obscur de la digestion et je l’avais mis au ban du bon goût, bien rangé au fond du placard aux côtés des crottes en chocolat et autres « Mon chéri » à la liqueur que seuls la combinaison d’un hiver rigoureux et d’une baisse de tension record peuvent contribuer à me faire ingurgiter, en désespoir de cause.

Alt J revient deux ans après, affronter le terrible écueil du deuxième album, véritable usine à claques qui enterre les espoirs décevants ou consacre les futurs incontournables. L’album sortira en septembre et deux singles créent déjà l’évènement sur les réseaux sociaux à vocation culturelle des étudiants à frange abonnés aux Inrocks et à Tecknikart.

J’ai donc prêté une oreille- bien que n’étant plus étudiant à frange depuis plus de vingt ans – aussi attentive que méfiante au premier de ces singles, redoutant un rapide effet étouffe chrétien sur mon appareil digestif.

Qu’on se le dise, Hunger of the pine est une mise en bouche qui va me réconcilier avec le canard. Et si Joe Newman n’a pas changé son timbre de voix, le titre, servi par une longue introduction presque contemplative, laisse place à un morceau de bravoure électro pop au beat imparable et une voix féminine venue de la planète Ninja Tunes qui répète à qui veut l’entendre là-haut « I’m a female rebel ». Ok…

Quant à la fin enigmatico-gothique, elle arrive sur une incantation étrange en fond de décor : Une immense espérance a traversé la terre, une immense espérance a traversé ma peur. Génial. En boucle.

Si le reste de l’album est à la hauteur du teaser, on est en droit d’espérer du très très lourd pour la suite…

L’année du canard a peut-être débuté. Magret d’or 2014

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