A priori, j’avais tout pour être heureux. Bedos, Biolay et Lafitte – Like collectif – en frères de pellicule, réunis dans un film choral au titre fabuleusement en phase avec mes obsessions personnelles. L’art de la fugue. Tout un programme. J’aurais pourtant dû me méfier de cette affiche très Danièle Thompson… Il y a les films choraux que j’adore, les Bacri-Jaoui, ceux qui jouent tout en finesse avec les petites misères ordinaires, qui suggèrent plus qu’ils ne déclament, qui évitent les poncifs, qui disent plus en un regard qu’en un chapelet de phrases définitives mal jouées. Et puis il y a les autres.
Pourtant, Agnès Jaoui est bien là. Mais pas derrière la caméra et encore moins derrière la plume qui écrit les dialogues. Vous l’avez compris, je n’ai pas aimé du tout cet Art de la fugue ultra convenu, aux dialogues un peu plats, aux situations parfois amusantes mais souvent surjouées. Trois frères entre trentaine et quarantaine, trois garçons chahutés par leurs vies amoureuses, des parents qui s’immiscent partout et qui pratiquent la tyrannie affective. On hésite, on tergiverse, on fait semblant de partir, on revient. On n’a pas le courage de dire merde à toute cette médiocrité confortable. On a peur de se retrouver à poil en dehors de son nid. Le sujet est bon, il parait que le bouquin l’est aussi. Le film est raté, hanté par une tiédeur coupable, des rôles caricaturaux (Oh my God Guy Marchand…), un jeu, au mieux, très sage (Bedos, Lafitte, Biolay), au pire, catastrophique (Elodie Frégé !!!!???).
Voilà, voilà. L’art de la fugue, un film à regarder, à défaut d’autre chose, d’un œil distrait en bouffant du pop-corn sur le canapé. Un peu comme Plus belle la vie, en fait.
2 réponses à “L’art de la fugue – Brice Cauvin”
Bon ben apparemment j’ai économisé dix balles , merci E. !
Oui, mais en même temps, tu sais bien que je ne fais aucun effort ! les critiques sont moyennes mais pas catastrophiques non plus…