Thin walls – Balthazar

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Tout comme Gérard Depardieu, Arthur ou Bernard Arnault, j’adore la Belgique. Rien à voir avec les chocolats ou les frites, mon amour du royaume en haut à droite, tient essentiellement à la qualité de ses groupes de rock. Je fais ici une impasse volontaire sur le maître absolu des lieux, celui qui met tout le monde d’accord sauf moi, Stromae. Non, je parle plutôt des enfants de dEUS, de ceux qui depuis plus de vingt ans illuminent le rock européen alternatif, qui mêlent sens de la mélodie, audace et ambiances parfois un peu baroques. Ça sent souvent la fin de fête un peu poisseuse, les quartiers populaires de Bruxelles et Anvers, la Jupiler tiède. l’ombre d’Arno hante souvent les lieux, c’est authentique, ça ne se la pète pas, ça s’exporte bien. Que le groupe s’appelle Ghinzu, Sharko, BRNS, Girls in Hawaii ou Zita Swoon, musicalement, mon cœur est à Bruxelles. Balthazar fait un petit frère à Rats, le dernier né formidablement « Jupilatoire » –N’est pas Stéphane De Groot qui veut – Le bébé s’appelle Thin walls, je stoppe tout, je me précipite, je fais un petit feu même si je n’ai pas froid, je m’installe dans mon canapé avec une Leffe –pas à un cliché près-  Comme diraient mes amis belges (j’en ai), c’est gai.

J’avais déjà été bien échauffé par Then What, superbe single joyeux que ma permanente posture post corbaque (allitération en postillons) aurait dû me faire détester, mais le morceau était jouissif comme un jour de printemps sans attaque de pollen et je m’apprêtais réellement à jouir sur mon canapé. La déception est donc à la hauteur de la promesse. Mou, tout mou, sans rythme, Decency ouvre le bal de la tiédeur. Viennent ensuite un Nightclub qui porte mal son nom, Wait any longer, So easy, I looked for you , les titres se succèdent, je les trouve insipides, sans vie, moi qui voudrait les adorer. Le bateau coule, poussé vers les fonds par la voix épuisée de Jinte Deprez, je sors les radeaux et je sauve, avant naufrage, Bunker, formidable groove tranquille et Last call. Ce sera tout.

Je lis les critiques, à droite et à gauche, toutes dythirambiques, bien sûr. Un conseil, ne vous fiez pas à ma mauvaise humeur, faites-vous votre opinion. Je me suis gavé de Jeff de Bruges ce weekend, je dois être en overdose.