Le Sculpteur, BD événement supportée par un plan marketing béton et une mise en place massive chez tous les vendeurs de livres (je n’ai pas forcément dit libraires), qui a fini par me faire passer à la caisse moi aussi…Je ne suis qu’une pauvre fashion victim. J’aurais pu fuir sans un regard, comme je méfie d’ordinaire des TG Best-sellers aux couleurs vives (Pancolevymusso) mais, faiblesse coupable, je me suis laissé attraper par les yeux tristes, voire implorants (un peu comme la chienne dans Belle et Sébastien) du héros de ce pavé de presque deux kilos et 500 pages.
Le mythe de Faust made in USA, ou comment un artiste maudit, sculpteur peut-être génial mais trop caractériel pour obtenir la reconnaissance qu’il croit mériter, conclut un marché avec la mort pour enfin marquer l’histoire de l’art de son empreinte. Deux cents jours pour éblouir le monde et disparaître.
Evidemment, les choses ne se passent pas exactement comme l’artiste l’avait prévu. David Smith tombe sous le charme troublant (très next door mais très troublant quand même) de Meg, jeune newyorkaise bipolaire. Et ses perspectives changent.
Les jours passent, chaotiques, l’échéance approche, David, devenu une sorte de sculptorman à la Marvel grâce son oncle, la faucheuse Méphistophélès, parvient à composer des œuvres urbaines monumentales qui sèment le trouble dans Gotham city (non, ça c’est autre chose, je confonds tout). Plus que quelques jours à vivre avec Meg et le sentiment de la perte, lié au compte à rebours fatal, la vie qui s’échappe alors que l’œuvre s’affirme, il y a de belles choses dans ce roman illustré, de très jolies pages, même si…
Même si le trait est un peu froid à mon goût et les codes un peu trop…hollywoodiens. On se croirait à l’intérieur d’un blockbuster intelligent, Un truc à la Iñarritu – Je pense à Birdman bien sûr – un chouia trop formaté, pas assez bordélique, trop carré, trop presque trop « mainstream » pour que se dégage l’émotion tant recherchée. Original, efficace mais presque trop au final.
Le Sculpteur, Scott McCloud, éditions Rue de Sèvres.
2 réponses à “Le Sculpteur – Scott McCloud”
Je viens tout de même de le dévorer 😉
Alors ? T’as adoré donc?