It’s hard to figure out when it all started. I was aware of his unhappiness, but I made excuses, too.
Alors Thurston a fait sa crise de la quarantaine. Et Kim s’est fait larguer. Les super héros ont la vie dure, super banale aussi.
C’est difficile de rencontrer ses idoles . D’ailleurs, je ne suis pas certain qu’on devrait les rencontrer. Regardez Bernadette Soubirou, ça l’a quand même un peu flinguée…En ce qui me concerne, je n’ai jamais été fan au point d’idolâtrer mes héros et héroïnes. Même au plus fort de l’adolescence, qui s’est prolongée bien au-delà des limites tolérées, je n’ai jamais vénéré. J’ai adoré mais pas vénéré. Qu’est-ce qui reste vingt ans plus tard ? Des dizaines de disques, des milliers de chansons, autant d’émotions fortes et quelques personnages indissociables de cette époque dont le seul nom suffit à me faire basculer du côté groupie de l’affaire. Liz fraser et Kim Gordon. Deux femmes ont hanté mes vingt ans rock n’ roll. L’une, sage, pas punk pour un sou, voix d’ange et coiffure improbable, l’autre, coup d’œil magnifique, regard de tueur, basse Rickenbacker au niveau des genoux, capable de toute la violence que l’autre semblait ne jamais ressentir. Le Ying et le Yang de ma Bible musicale.
Kim Gordon, c’était la fille de Sonic Youth, la front girl inaccessible dont un regard suffisait à te calmer. C’était la femme de Thurston Moore et avec Lee Ranaldo, ceux-là évoluaient dans une sphère que personne ne parvenait à approcher. Dans l’Eglise Hardcore, ces gens-là étaient des Saints. Il y avait derrière leur musique, savant mélange de pop musclée, de post-punk mélodieux et d’expérimentations en forme de sabotage à la scie circulaire, un truc qui vous prenait aux tripes, qui vous passait à l’essoreuse avant de vous chanter la plus belle et la plus harmonieuse des berceuses. Alors quand Kim vous mumurait « If you want me too, I will be the one… »
After thirty years, tonight was Sonic Youth’s final concert.
Kim Gordon publie ses mémoires et c’est l’occasion pour moi de me replonger dans cette époque. Je ne sais pas à quoi m’attendre, j’espère, à l’image de la musique de Sonic Youth, me faire surprendre à toutes les pages, j’imagine. Le premier chapitre est magnifique. Il évoque le dernier, l’ultime concert de Sonic Youth à Sao Paulo. Un set difficile à vivre qui marque la fin du groupe et la fin définitive du mariage entre Kim et Thurston. Un moment triste entre colère et désespoir. Les mots de Gordon sont simples et justes, un côté minimaliste et très évocateur dans sa plume, quelque chose de très fort qui me scotche au bouquin dès les premières pages.
Kim Gordon évoque sa vie, parle de ses parents, de son frère Keller, des endroits où elle a vécu. Elle parle de son attirance pour l’art en général et l’art abstrait en particulier. Californie, Hong Kong, New York bien sûr, Kim Gordon retrace le chemin qui l’a menée dans les bras de Thurston Moore puis à la basse de Sonic Youth. Là encore, des mots simples et forts pour poser l’évidence.
Extreme noise and dissonance can be an incredibly cleansing thing.
Et puis au fur et à mesure, la femme prend le pas sur la musicienne. La naissance de sa fille, la nouvelle vie dans le Massachussets et puis la fin qui se dessine lentement. Une femme blessée « trahie » par l’amour qu’elle croyait éternel. Mélodrame à punkcity. Kim pressent, Kim fouille dans le portable. Thurston ment puis admet, promet puis ment à nouveau. Thurston quitte la maison, Kim est dévastée. Fin de l’histoire. Merde, j’ai mis mon nez dans le linge sale. J’aurais sans doute pu m’épargner les derniers chapitres de ce Girl in a band qui fait descendre Kim du piédestal où je l’avais bêtement installée (même si je m’en défendais).
Pas grave, mon ipod ne sait pas lire et j’ai tout de même dévoré cette autobiographie très bien écrite qui transpire la poésie. T’inquiète pas Kim, tes fans sont fidèles, eux.
I wonder if like so many of those English musicians, who grew up in the fog and the bleakness, Jimmy Page was in love with California and the idea of the Canyons, if not the Canyons themselves.
Girl in a band, Kim Gordon, Faber & Faber.
5 réponses à “Girl in a band – Kim Gordon”
J’avais repéré ce livre, mais je n’ai jamais vraiment été fan de Kim Gordon (niveau nanas j’étais plus branchée Courtney , L7 -que j’ai vues récemment au Bataclan en concert, une bonne grosse claque – ou PJ Harvey) et en lisant cet article, j’ai eu un peu peur que ça tourne au règlement de compte bourré d’amertume…
http://www.billboard.com/articles/news/6480010/kim-gordon-memoir-girl-in-a-band-thurston-moore-lana-del-rey
Franchement si tu n’es pas fan de Sonic Youth, ces mémoires, même très bien écrites, n’ont pas un grand intérêt pour toi, c’est sûr ! L7, la classe !
Tu aimes aussi?
Epoque « Pretend you’re dead » mais j’avoue que je me suis arrêté à Bricks are heavy, il y a plus de vingt ans…
oui ça date de 92.. Hungry for Stink (94) est pas mal non plus…et elles ont arrêté de sortir des albums en 99…le concert au Bataclan était magique, ça fait longtemps que je n’avais pas vu un concert aussi bouillant, ça pogotait dans tous les sens, le public était en transe!