J’avais complètement oublié David Yow. C’est vrai que dans l’absolu, je n’en avais pas grand-chose à foutre de ce qu’il avait pu devenir. J’avais écouté Jesus Lizard entre 91 et 94 et puis j’avais rangé mes albums dans un carton, au rayon vieilleries, à côté de ceux de Bad Religion, et Helmet. C’était l’époque où j’avais commencé à me ramollir sans même y faire gaffe. Le Trip hop m’était tombé dessus un soir d’automne alors que la nuit tombait trop tôt et que les nuages s’avançaient, gorgés de pluie. La jeunesse était en train de passer sans prévenir et je m’étais laissé séduire par le down tempo et la chanson française. Barbara côtoyait désormais Massive Attack et Tricky, ils annonçaient l’hiver, appuyaient très habilement sur ce ressort mélancolique qui me faisait déjà avancer à l’époque. C’en était fini de l’énergie pure à la Ramones, de mon côté post-punk gentiment révolté, j’avais 20 et quelques années, je rentrais dans le rang, je disais au revoir, sans même le savoir à mes amours nerveuses.
J’ai retrouvé David Yow en lisant Vernon Subutex. The Jesus Lizard est certainement un des seuls groupe à ne pas avoir été cité par Virginie Despentes, mais très vite, en lisant le portrait de ce rockeur usé sorti d’une époque pas si lointaine mais déjà oubliée, j’ai pensé à David Yow et ce à quoi il pourrait bien ressembler aujourd’hui, lui qui ne se baladait qu’à la lisière, qui dansait titubant au bord de la falaise. S’il y a un rockeur que je n’imaginais pas voir vieillir un jour , c’est bien David Yow. The Jesus Lizard, sur scène, c’était lui, tenant à peine debout, vomissant des paroles incompréhensibles, cherchant à se battre avec les spectateurs et des musiciens impeccables, impassibles, sortes de Nerds grunge presque effacés, basses , guitares, batteries surpuissantes.
4 réponses à “Monkey trick – David Yow”
je te sens presque dépité qu’il soit toujours vivant, c’est moche ^^
N’exagerons rien…
Heureusement qu’il y avait le billet avant ,sinon j’aurais pas pu 😉
🙂