Mia madre – Nanni Moretti

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On aime ou on n’aime pas Nanni Moretti. Moi, je n’ai pas d’opinion. Ou plutôt, j’adore le détester, tout comme j’adore détester le côté excessivement théâtral des italiens. C’est sans doute parce que mon rital préféré, mon client fou, caractériel, caricatural mais génial m’a pris la tête une bonne partie de la matinée, que j’ai décidé de faire un break en pleine journée et d’aller rendre visite au jumeau artistique de mon cauchemar matinal. Nanni Moretti c’est un peu le cousin transalpin de Woody Allen, un hâbleur gesticulant, infatigable qui soigne ses névroses à coups de films hystériques, parfois géniaux, souvent drôles, toujours fatigants.

Je ne savais rien sur Mia madre. Je n’avais rien lu, je savais à peine que Nanni Moretti sortait un film. J’étais prêt à prendre ma dose de ritalittude vertueuse, de pitreries aussi charmantes qu’énervantes. J’aurais peut-être dû lire le pitch…Mia madre est un film terriblement triste et absolument universel. La fin de vie de la madre, la mère de famille, que les enfants quinquagénaires, Moretti/Giovanni et sa sœur Margherita Buy/Margherita doivent accepter et accompagner. Margherita réalise un film qu’elle a beaucoup de mal à tourner, son frère Giovanni passe ses journées au chevet de leur mère. Margherita, tête de chien battu, les yeux rouges en permanence, refuse d’accepter l’inévitable, congédie son amant, envoie balader son petit monde sur le plateau de tournage entre deux visites à l’hôpital. Son frère plus sage, la console alors que les médecins expliquent que la fin inévitable est proche…Pfffff quelle ambiance… Heureusement on rit. Pas toutes les cinq minutes non plus mais grâce à un John Turturro génial en acteur ringard, mythomane , vedette ratée, on éclate de rire une ou deux fois, ce qui nous permet, tout juste, d’éviter la déprime absolue et le prozac en sortant de la salle.

Un film sur le deuil, sur les petits détails auxquels on s’attache quand on sent que la vie s’en va, objets auxquels on voudra se raccrocher quand ceux qu’on aime seront partis. Un livre, un chemisier dans une armoire, une odeur, la lumière dans une pièce. Mia madre est un film fin et juste mais porté par le personnage de Margherita dont la déprime permanente et le désespoir affiché finissent par nous plomber et nous refroidir vraiment. Mia madre, l’anti film de Noël par excellence. J’aurais mieux fait de me taper le James Bond…

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