La magie dans les villes – Frédéric Fiolof

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La semaine dernière j’ai discuté pendant plus d’une demi-heure avec votre mère avant de m’apercevoir qu’il s’agissait d’une méduse.

Et bien voilà un texte qu’on aura bien du mal à qualifier. Roman? non, pas vraiment, fable, pourquoi pas, prose poétique, certainement. La magie dans les villes est une balade enchantée en forme de portrait désarticulé.

Il arrive qu’il efforce d’être celui qu’on voudrait qu’il soit. Il se rend à un dîner, à une soirée chez des amis, il accroche son cœur au porte-manteau et il fait des phrases qui tombent rondement dans la conversation.

Je n’ai pas eu le sentiment de lire ce livre mais de m’y glisser, ou d’y nager dans une eau très douce, entre chien et loup vers le soleil couchant. Étrange. La magie dans les villes est un portrait, donc. Celui d’un homme décalé, rêveur, tellement ailleurs qu’on se demande s’il parvient parfois à poser son pied sur la terre. Il est marié, sa femme est une muse complice, il a des enfants, il se plie parfois aux exigences de la vie en société, mais très vite il retourne à ses considérations parallèles, à son monde onirique visité par un ange et par une fée vieillissante. Il se balade dans la ville, le nez en l’air et on tourne les pages, charmés par ce Pierrot lunaire d’un autre monde dont on envie la liberté, dont on ressent la tristesse par moment, dont on admire le côté Peter Pan.

Il prévient ses enfants que les lendemains de fête sont traditionnellement un peu tristes (c’est un phénomène naturel). Il précise toutefois que, sur la longue durée, ces événements-là font généralement de très bons souvenirs.

La magie dans les villes est un texte déroutant, plus proche de la poésie que du roman, c’est sûr. Il doit être lu comme on regarde un tableau, on doit s’en approcher, le regarder à la loupe, se réjouir des dizaines de phrases sublimes et simples qui le jalonnent. On doit accepter aussi, je pense, de ne pas tout saisir, de profiter d’une part de flou artistique qui donne sa vraie couleur au tableau ; Il faut prendre du recul pour envisager le texte. Y revenir peut-être, prendre une page au hasard, s’y plonger et s’y perdre. Inclassable, La magie dans les villes est bien plus qu’un Ovni littéraire, c’est une ode à la lenteur, un plaidoyer absurde pour le droit à marcher à l’envers. Une matière étrange, douce et suave.

Voilà qui ferait sans doute une jolie fin de roman. Or ton truc, ce n’est pas un roman…A peine un hoquet de l’âme.

La magie dans les villes, Frédéric Fiolof, Quidam éditeur.

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