L’Iran en 100 questions – Mohammad-Reza Djalili/Thierry Kellner

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En ce qui concerne le droit à la vie, le nombre extrêmement élevé de condamnations à mort, y compris de mineurs pour un large éventail d’infractions, préoccupe l’opinion publique internationale. Pour ce qui est des femmes, le code islamique ne leur accorde pas un droit égal au divorce, n’interdit pas la polygamie et exempte de peines les maris coupables du meurtre de leurs épouses supposées adultères.

Ahmadinejad, le Shah, Farah Diba, l’Ayatollah Khomeini , Golshifteh Farahani, Marjane Satrapi ou Chardortt Djavann, je ne sais pas, je ne comprends pas -mais j’essaie – pourquoi la question iranienne me fascine depuis toujours ou presque. Je dois avoir été marqué par le visage très très inquiétant de Khomeini quand j’étais petit. Il est pour moi le méchant originel, une sorte de Joe L’indien enturbané, un Darth Vador réel qui foutait les jetons à tous les gens normaux, à mes parents surtout, et même Yves Mourousi n’avait pas l’air de faire son malin quand il parlait de la révolution islamique au journal de TF1…On était en 1979, j’avais sept ans, l’âge de raison, et je réalisais à peine que le monde ne s’arrêtait pas au bout de la route de mon village. On me disait que Farah Diba était belle, moi je n’avais pas d’avis et Khomeini n’avait pas l’air d’accord. C’est tout ce que je savais mais je voyais bien que Ronald Reagan, ça l’inquiétait quand même vachement…

L’Iran, depuis que je suis petit nous a toujours été présenté comme un pays dangereux. Un ancien pays ami avec un empereur au nom rigolo – Le Shah – et une belle impératrice. L’Iran, pour ceux qui voulaient ignorer sa dictature, c’était un peu Monaco avant, quoi. Sauf qu’un jour le grand méchant enturbané a tout changé. Et ça a plus rigolé du tout.

Les années passaient, on parlait moins de l’Iran même si on savait que là-bas, loin, il y a avait ce pays pas fréquentable et inquiétant où les gens n’avaient plus trop le droit de rire.

Après, il y a eu Ahmadinejad. Très méchant, très menaçant, Ahmadinejad et en même temps ou presque on a découvert Marjane Satrapi qui nous a parlé de son Iran, pays au passé incroyable muselé par les Gardiens de la révolution. Puis il y a eu les Chats persans et on a commencé à deviner cette jeunesse vivante, à être touchés par la révolution verte réprimée dans le sang, c’est peut-être à ce moment-là qu’on a découvert le visage de Golshifteh Farahani…

Pour lutter contre le phénomène de la prostitution, le clergé à encourager le développement d’une tradition chiite : le Sigheh ou mariage temporaire, dont la durée oscille entre une heure et 99 ans. Les deux partenaires concluent, généralement sous les Gide de mollahs, un contrat selon les termes duquel la partenaire reçoit une dot à l’expiration dudit contrat. Cette pratique est une sorte de légalisation de la prostitution ou une dissimulation de la prostitution sous un voile acceptable du point de vue de la Charia.

Pourquoi est-ce qu’en Iran plus qu’ailleurs encore, on a l’impression que les jeunes nous ressemblent et qu’ils sont victimes d’une dictature de la pensée? Parce que la culture iranienne moderne, celle qui ne peut, ne doit pas s’exprimer, nous parle, qu’elle reprend certains de nos codes, qu’elle est plus proche que les autres en apparence. Sans doute pour ça que j’ai dévoré le roman de Djavann Les Putes voilées n’iront jamais au Paradis ! et que je m’apprête à commencer Désorientale de Négar Djavadi. Attiré, je vous dis. Sensible à une culture dont je perçois la souffrance sans pour autant en comprendre tous les enjeux, les racines, les nuances.

L’Iran pour les nuls. J’avais besoin de savoir façon Quid, de comprendre en termes simples. Tout, l’histoire de la Perse, l’Iran actuel, la révolution islamique, les mollahs, l’hypocrisie corrompue du régime actuel, la place de la femme dans cette société verrouillée, je voulais en savoir plus alors j’ai lu l’Iran en 100 questions. D’un œil un peu méfiant certes, le côté encyclopédie pour les nases, trois milles ans d’histoire résumée en trois paragraphes ou Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la répression islamique sans jamais oser le demander peut donner envie de fuir, je le comprends. Ceci dit, ce livre, bien fichu, très scolaire, a le mérite de la clarté. Des faits. Objectifs et sans aucun point de vue polémiste. Une introduction en somme à un vaste sujet. Nécessaire et insuffisant comme un guide du Routard, efficace et éclairant aussi sur les questions qui n’en finissent pas de me turlupiner: les droits de l’homme et la condition de la femme. Résultat, Khomeini me fout encore plus les jetons maintenant que quand j’étais petit…

L’Iran en 100 questions, Mohammad-Reza Djalili/Thierry Kellner, éditions Tallandier

2 réponses à “L’Iran en 100 questions – Mohammad-Reza Djalili/Thierry Kellner”

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