Dans quelques jours, j’aurai 45 ans. Un non-événement absolu, j’en suis bien conscient, mais ma nature parfois encline à une légère nostalgie que la douce lumière d’hiver qui filtre à travers les rideaux ce matin me…Bref j’aime bien me complaire dans une posture nostalgique quasiment assumée.
Il y a cinq ans, pour mes 40 ans, j’avais voulu célébrer à ma manière mon adieu à la jeunesse. Et j’avais chroniqué 40 chansons, les 40 chansons qui me paraissaient avoir été les plus importantes de cette période à laquelle je disais au revoir. J’avais fait un blog à l’époque « Le tour de mon nombril en 40 chansons » et j’avais égrainé les souvenirs les uns après les autres. J’ai retrouvé ces textes, que j’avais perdus et je vais en reposter quelques-uns , pas tous –certains ont pris la poussière, ma vie aussi d’ailleurs – je vais en ajouter, ce sera un peu informel, ça se fera comme ça, au gré de mes humeurs.
2 novembre 2011, OOMINGMAK COCTEAU TWINS
Le jour de mes 18 ans, à la fin des années 80, j’ai reçu une multitude de cadeaux pour célébrer mon passage à l’âge adulte.
Rétrospectivement et j’en ai déjà parlé, je peux affirmer que ce jour ne célébra pas du tout mon entrée dans le monde des gens responsables mais plutôt la fin de mon enfance et le début de mon adolescence.Pour l’âge adulte il faudrait encore attendre une bonne dizaine d’années…j’étais un peu en retard.
Parmi les cadeaux, l’album Blue Bell Knoll de Cocteau Twins. Je l’avais demandé un peu au hasard, je ne connaissais même pas le groupe. J’adorais les pochettes de leurs albums que j’admirais chez Discorama ou Nuggets – il n’y avait pas encore de FNAC à Angers…
J’ai tout de suite adoré leur musique planante, aérienne, un peu mélancolique, ces nappes atmosphériques qui enveloppaient la voix fabuleuse de Liz Fraser. Ça, y est, à 18 ans, à la question « Alors, c’est quoi ton groupe préféré? » je pouvais enfin répondre avec beaucoup d’assurance « Cocteau Twins. Tu connais? » J’ai très vite acheté les autres albums dont Victorialand et ses paroles au yaourt… Même les anglais ne comprenaient rien, pas un mot de ce que chantait Liz Fraser.
Moi je l’imaginais Liz Fraser. Je l’imaginais magnifique, pleine de grâce, enveloppée dans une longue robe blanche, chantant bras ouverts au monde, en haut d’une montagne enneigée . Une icône religieuse dont la perfection plastique faisait nécessairement écho à sa magnificence vocale. Les pochettes des disques ne dévoilaient rien, pas une photo du groupe. J’étais seul avec mon imagination.
…Et c’était bien comme ça, on ne devrait jamais rencontrer ses idoles.
J’avais bien entendu, au hasard des discussions, des rumeurs sur la laideur supposée de Liz Fraser, mais je ne voulais pas y croire. Et puis je n’avais pas de preuves, Youtube n’existait pas en 1989…Un jour, je suis tombé sur le clip de Carolyn’s finger. Cruel et sans concessions. Brutal.
Une laideur aussi époustouflante que la beauté de sa voix. Moi, jeune adulte pré-ado de 20 ans, je n’ai pas supporté l’affront. J’ai rangé mes disques de Cocteau Twins et je me suis trouvé un nouveau groupe préféré, plus en phase avec mon image naissante de jeune rebelle étudiant…La voie était libre pour Les Thugs .
Ceci étant dit, 22 ans plus tard, je suis obligé de le reconnaître, Cocteau Twins n’a jamais vraiment quitté mes platines, mon autoradio ou mon Iphone. Oomingmak est la BO d’un rêve fleuri, la musique d’un monde parallèle enchanté. Peu importe que Liz Fraser ressemble à un croisement entre Maurane et Susan Boyle, qu’elle dispute à Tracy Thorn la palme du plus beau physique de radio, la chanteuse de Cocteau Twins est une diva. Ma Whitney Houston, ma Barbra Streisand à moi.
2 réponses à “Oomingmak – Cocteau twins – 45 chansons”
j’aime bien cette nouvelle rubrique 🙂
rhooo le mec qui arrête d’écouter Liz Frazer parce qu’il la trouve moche…^^ en tout cas, moche ou pas, elle a bien réussi à pécho Jeff Buckley!
Message de mon père : » moi c’est à 45 ans que j’ai pondu mon chef d’oeuvre » (no comment)
Haha ! Merci Eva, à priori j’en ai encore 43 en stock !