Driven like the snow – The sisters of mercy – 45 chansons

sis

19 septembre 2011 ,

La terminale a prolongé le bonheur de l’internat, m’éloignant un peu plus de la raison pour laquelle j’étais inscrit au lycée. J’étais supposé préparer mon bac. Je ne partageais plus ma chambre, j’avais la mienne en tant qu’aîné…un privilège débile attribué à ceux qui avaient eu le malheur de redoubler pendant leur cursus. Un triomphe équivalent à une place réservée au fond du car scolaire pour les caïds.

Les expériences musicales se sont donc succédées au rythme des soirées enfumées. L’incroyable organisation de l’internat ayant survécu à l’été, c’était désormais le pion qui passait en personne dans les chambres pour nous demander si nous voulions du shit avant qu’il ne nous laisse seul et ne parte à Verneau – la zone – chez son dealer préféré. Je passais mon tour mais j’étais bien le seul…

J’avais désormais une sensibilité gothique. Pas au point d’acheter un eyeliner, de me teindre les cheveux en noir et d’apprendre Les fleurs du mal par cœur, mais tout de même…

J’avais découvert l’album Floodland des Sisters of mercy. Le top du folklore corbeau. On aurait dit que le chanteur était sorti du caveau familial pour enregistrer l’album avant que le jour ne revienne. Le mec n’avait pas dû voir le soleil depuis dix ans, n’avait pas dû sourire plus de deux fois dans sa vie. Le groupe, c’était lui, Andrew Eldrich. Il avait recruté une bassiste mais pas de batteur, un bon gros Bontempi faisait l’affaire. Il l’avait même baptisé « Dr Drums »…tout un programme. Toujours est-il que j’ai usé des dizaines de piles alcalines dans mon walkman aux écouteurs en mousse orange à écouter, entres autres, Driven like the snow, une chanson qui reste pour moi liée à un souvenir aussi précieux que ridicule.

C’était un soir où je devais sortir en boite, un copain qui avait une voiture devait venir me chercher à la ferme vers vingt-trois heures. Les parents étaient sortis, j’étais donc seul. Ça devait être la fin de l’année scolaire, il faisait doux ce soir-là, une nuit étoilée éclairée par la lune…

Casque sur les oreilles, je suis sorti de la maison et me suis mis à marcher vers les herbages, une prairie à l’écart située un peu au milieu de nulle part.  Je devais emprunter le chemin de la Fardière, une allée bordée de chênes et de pommiers sauvages. Tout à ce moment particulier, j’étais en communion avec la nature, bercé par la mélodie morbide de Driven like the snow, je m’enfonçais dans la noirceur de la Fardière, un lieu abandonné à la nature où quelques dizaines d’années plus tôt, des familles avaient vécu dans des maisons désormais recouvertes par les ronces.

La chanson s’est terminée alors que j’étais au milieu des ruines. La lune éclairait partiellement le lieu. J’ai voulu rembobiner la cassette, j’ai entendu un bruit derrière moi, j’ai cru voir une ombre.

La panique. J’ai arraché mes écouteurs et je me suis mis à courir comme un idiot en direction de la ferme. Une fois en sécurité, j’ai mis la télé très fort. Ça devait être Jean-Pierre Foucault ou Patrick Sabatier, je n’avais jamais été aussi heureux de passer un samedi soir avec eux.

 

 

 

 

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