Best of livres 2016

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J’ai replié, comme tout le monde, le chapitre 2016. Encore une fois, j’ai acheté plus de livres que j’ai pu en lire, j’ai laissé ma PAL grossir démesurément, je me suis plu à la regarder gonfler, à la voir diminuer puis regrossir, je me suis fait des tonnes d’envie et au final, je me demande si ce n’est pas ce qui compte le plus. Oui, les livres font encore rêver. Et les librairies avec. Je continue de m’y perdre avec toujours plus de plaisir, à me laisser porter par les petits mots des libraires, ces coups de cœurs en forme de mots d’amour qui me semblent toujours adressés. Je continue à vomir sur Amazon, un écœurement dont je ne veux pas guérir, je continue, aussi, à fouiller dans les coins à chercher les petites bêtes, à fuir les têtes de gondoles sans cracher pour autant sur les grands éditeurs, bref, je poursuis mon chemin de fourmi, ébahi à chaque fois que je trouve une perle, affolé à l’idée qu’il me reste le vaste monde à découvrir, rien que ça.

2016, bonne année littéraire, riche, variée, surprenante. J’y reviens une dernière fois même si je sais déjà que je relirai certains texte qui m’auront pas mal marqués. Un retour heureux tout d’abord, celui d’Olivier Adam avec La Renverse. Adam que je ne croyais plus aimer et qui m’aura charmé à nouveau. Des romans orientaux très forts, je pense à Encore de Hakan Günday, cauchemar turc aux accents oniriques, cousin éloigné de Voyage au bout de la nuit. Je pense à Chahdortt Djavann – Les putes voilées n’iront jamais au Paradis – et Négar Djavani –Désorientale, deux livres en forme de coup de poing assénés par des femmes qui font voler leur voiles au-dessus de la mêlée testostérone.

De très bons romans noirs aussi, souvent à la Manufacture de livres, Anne Bourrel avec l’Invention de la neige, qui confirme, ambiance montagnarde glacée et étouffante tout le bien que je pensais déjà d’elle, tout comme Franck Bouysse et son écriture délicate que Plateau installe définitivement parmi les plus grands, ceux qui font se croiser les genres au milieu des forêts sombres et inquiétantes. Et puis, la surprise de cette fin de saison, un livre qui ne ressemble à aucun autre, celui de Dominique Maisons On se souvient du nom des assassins, formidable aventure d’un autre temps, plongée addictive dans le Paris de 1910.

Petit détour chez les poètes, ceux qui font de la prose un voyage qui vous accompagne bien au-delà de la lecture de leur roman. Lilyane Beauquel avec l’Apaisement nous entraîne dans une quête intérieure, une méditation contemplative unique. Julien d’Abrigeon lui aussi mélange les genres, les tord, les façonne, les sculpte, les frappe dans son recueil, Sombre aux abords, en forme de bourre-pif. Poésie aussi, encore et toujours, souriante cette fois, comme souvent avec Guillaume Siaudeau qui dans Pas trop saignant, nous entraîne dans un subtile road-trip en bétaillère. Jouissif. Jouissif comme le Marguerite n’aime pas ses fesses, hilarante fantaisie un peu dingue de Erwan Larher.

Une belle rentrée littéraire enfin, franchement pas chiante et souvent même passionnante même si trop foisonnante… Chanson douce, Petit pays, Station Eleven, The girls, La succession, entre autres, ont ou auraient mérité tous les honneurs mais s’il n’en faut qu’un, je retiendrai Règne animal de Jean-Baptiste Del Amo, plongée violente et implacable dans l’univers d’une exploitation agricole porcine, un roman cannibale où l’homme finit par se faire littéralement bouffer par la bête immonde qu’il a lui-même créé. Mon Goncourt à moi, un roman que je relirai, dont j’isolerai des phrases, des chapitres, comme autant de morceaux de viande que je savourerai de temps en temps. J’en salive déjà. Tout est bon dans le cochon.

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